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La chanson « Badan Badan » une révélation avérée plus de 20 ans après

Mi Héros était un étudiant à l’université Abdou Moumouni de Niamey dans les années 90,  membre du groupe musical du campus les Tandistes que dirigeait Abdoul Salam, il est l’auteur compositeur de la chanson Badan Badan qui a été reprise par un groupe d’artistes musiciens à savoir : Phenobi, Ali Atchibili, Aichatou Dankwali, Aziz Tony, Sage Soldat quelques jours après le coup d’Etat du 26 juillet 2023.

Il s’agit d’une chanson qui incarne la révolution populaire face au néocolonialisme des blancs en Afrique de façon générale et au Niger en particulier.

Il faut surtout rappeler que depuis les années 90 les étudiants de l’université Abdou Moumouni de Niamey ont dénoncé l’impérialisme et le néo-colonialisme à travers des luttes syndicales mais aussi à travers la musique et des pièces théâtrales  dont le public se raffolait.

C’est dans ce contexte là que la chanson Bandan Bandan a été un hit musical au campus et plus tard dans la ville de Niamey avant d’être découverte par le grand public.

cependant , même si la chanson Badam Badam de Mi héros a permis de galvaniser un public estudiantin prêt à combattre l’impérialisme et ses valets locaux , il faut noter que la version reprise  a aussi inspiré les mélomanes et le public ayant décidé de faire partir les Français du sol Nigérien.

À longueur des journées et même au soir le clip  de la chanson passe sur la chaine nationale publique constituant l’un des éléments culturels qui accompagnent la transition.

Pour savoir comment cette initiative a été prise, nous avons contacté Phenobi, artiste chanteur compositeur et Président de l’Association Nigérienne des artistes auteurs-compositeurs, interprètes et musiciens ; il est l’un de ceux qui ont posé leurs voix sur la chanson reprise de Badan Badan,

C’est en rentrant à Niamey suite à un concert organisé à Dosso quelques jours après  le  Coup d’Etat du 26 juillet que  lui Pheno et Aichatou Dankwali ont eu cette conversation  sur la musique de Mi Héros.

C’est en causant dans la voiture qu’on s’est dit que la chanson Badam Badam pourrait intéresser le public Nigérien vu le contexte actuel, a dit Pheno qui poursuit :

« Mais comme  la qualité du son n’est pas bonne  nous avons eu l’idée de reprendre la chanson en améliorant aussi la mélodie sans changer le contenu. »

En plus,  Il  y a eu aussi deux ou trois personnes qui se sont  jointes à nous donnant leur version à l’esprit de la chanson, a-t-il lancé.

Selon  l’artiste, les éveils de conscience en Afrique ont vu leur premier pas au campus et que cet esprit révolutionnaire ouvert au monde a du enclencher  des mouvements populaires contre l’impérialisme et le néo-colonialisme.

La lutte syndicale au campus universitaire de Niamey a toujours contribué à la prise en compte des préoccupations sociales, politiques et économiques du peuple Nigérien, l’on se doit citer l’organisation de la conférence nationale et la démocratisation.

Pour revenir à la chanson Bandan Badan, soulignons ces mots placés dans le rythme :

« Sans les blancs l’Afrique ne connaitrait pas toutes ces situations de guerre, d’instabilité politique et économique.. » ou encore «  pour nos propres richesses les blancs se taillent une grosse part et nous laisse avec des miettes, ils ont développé leurs pays à la sueur  de nos grands-parents »

Ces  mots contenus dans la chanson mettent en lumière la vie des pays d’Afrique  imposée par les colonisateurs de l’Europe, a-t-il martelé avant de noter que ce comportement mérite d’être dénoncé car pour  toutes ces guerres ce sont  des africains  qui s’entretuaient et verser leur sang sur leur propre territoire.

Tout en rendant un hommage à MI héros l’auteur compositeur de la première version de la chanson, car celui-ci vit actuellement aux Etats Unis, l’artiste Pheno affirme que les deux versions sont identiques en termes de textes.

Pour la nouvelle génération, cette chanson reprise par un groupe d’artistes convient à la situation que le Niger vie  depuis le coup d’Etat qui a renversé le président Bazoum, a-t-il conclu.

Issa Moussa