La formation des enseignants des écoles professionnelles et centres techniques de la capitale nigérienne fait actuellement l’objet de vives critiques. M. Kimba Yaye Illiassou, coordinateur national du collectif des syndicats des enseignements techniques et professionnels, a exprimé son profond mécontentement lors d’une récente interview sur les conditions de formation des enseignants de plusieurs établissements, dont le CTK Kalmaro, le Lycée Professionnel Issa Béri, le CFPP Gamkaley et le CFPT Koïra Tegui.
Des conditions inadéquates
Selon M. Illiassou, l’organisation et la durée de la formation sont loin de répondre aux attentes. « La question est de savoir si c’est une formation ou une présentation des équipements », a-t-il déclaré, pointant du doigt le fait que les sessions de formation, qui s’étalent sur une durée de quatre jours à une semaine, ne semblent pas suffisantes pour atteindre les objectifs fixés. De plus, les conditions matérielles laissent à désirer. Il déplore notamment l’absence de pause-café et de pauses déjeuner, ainsi que le manque de frais de transport.
Ces défaillances ont engendré une frustration palpable chez les enseignants et formateurs. « Le fournisseur n’a pas respecté les clauses de planification de la formation », a affirmé M. Illiassou. Ce manque de coordination a même failli entraîner la suspension des formations au Lycée Professionnel Issa Béri, où les formateurs, insatisfaits du traitement qui leur a été réservé, menaçaient de cesser leur activité.
Des revendications légitimes
Outre les conditions logistiques, le coordinateur national des syndicats a également critiqué le manque de prise en compte des enseignants contractuels. Actuellement, seuls les enseignants titulaires bénéficient de cette formation, une situation qui crée une inégalité au sein du corps enseignant, alors même que les contractuels remplissent les mêmes missions et ont les mêmes charges horaires que leurs homologues titulaires. « Il faut arrêter cette discrimination », s’insurge-t-il, appelant les autorités à corriger cette injustice.
Des recommandations pour l’avenir
Face à ces nombreux manquements, le collectif des syndicats recommande une révision en profondeur du schéma de la formation, en tenant compte non seulement des conditions de travail des enseignants et des formateurs, mais aussi de l’égalité entre titulaires et contractuels.
« Les autorités doivent prendre la responsabilité pour revoir le schéma de cette formation », a martelé M. Illiassou, soulignant que les sessions de formation sont appelées à se poursuivre dans d’autres régions du pays.
Un avenir incertain pour la formation des enseignants
La situation actuelle soulève des questions plus larges sur l’engagement des autorités dans la formation des enseignants techniques et professionnels. Si aucune mesure corrective n’est rapidement mise en place, le manque de motivation des enseignants et les difficultés organisationnelles pourraient compromettre l’efficacité des futures formations dans les régions du pays.
La balle est désormais dans le camp des autorités, qui doivent répondre aux attentes des syndicats et des enseignants pour assurer un avenir plus prometteur à l’enseignement technique et professionnel au Niger.
Propos recueillis par
Abdoul Aziz Idé