Dosso, le 12 septembre 2024 – La salle de réunion du gouvernorat de la région de Dosso a accueilli aujourd’hui une session extraordinaire du cadre de concertation des collectivités territoriales (CCCT) dans le cadre du Programme d’Appui aux Collectivités territoriales Phase 2 (PACT 2). Cette rencontre, qui sera suivie d’une session similaire à Maradi le 14 septembre, marque une étape importante dans le processus de décentralisation au Niger.
Un engagement renouvelé pour l’intercommunalité
Le gouverneur de la région de Dosso a ouvert la session en soulignant l’importance de cette rencontre dans le contexte actuel de la décentralisation au Niger. « Depuis le 26 juillet 2023, avec l’avènement du CNSP, la décentralisation au Niger est dans une phase de renouveau, avec comme créneau la gestion efficace et rigoureuse des ressources des collectivités, » a-t-il déclaré.
L’objectif principal de cette session, comme l’a expliqué le gouverneur, est de « contribuer à la promotion de l’intercommunalité à travers cette assise de concertation entre les administrateurs délégués de la région. » Cette approche vise à renforcer la collaboration entre les communes pour une gestion plus efficace des ressources des projets et des programmes.
Les défis de la restructuration administrative
La suppression des collectivités territoriales régionales a nécessité la mise en place de nouveaux mécanismes pour assurer la continuité des projets. Le gouverneur a souligné l’importance de « trouver un mécanisme pour le portage et la poursuite des activités des investissements à travers la mise en place d’un cadre légal au niveau local. »
Cette restructuration s’inscrit dans une volonté plus large de réforme, comme l’a expliqué M. Ibro Nabassoua, Directeur de la Gestion Budgétaire des collectivités territoriales au ministère de l’Intérieur. Il a rappelé que ces réformes visent à « faire de nos communes, non seulement des entités fortes, capables de délivrer des services sociaux de qualité à leurs administrés, mais aussi de voir la gestion des communes ancrée dans les principes et valeurs de la bonne gouvernance. »
Objectifs spécifiques de la session
La rencontre a fixé plusieurs objectifs spécifiques :
- Amener les administrateurs délégués à s’inscrire dans la logique d’intercommunalité
- Définir une démarche et une méthodologie pour la mise en place d’un organe global d’exécution
- Doter le CCCT de la région de la personnalité morale
- Mettre en place un bureau officiel du CCCT présidé par l’administrateur délégué de la commune chef-lieu de région
- Élaborer un document cadre officialisant la désignation des administrateurs délégués de la commune chef-lieu pour assurer le portage des projets
L’intercommunalité comme solution d’avenir
L’intercommunalité a été présentée comme le dispositif le mieux adapté pour permettre aux communes de capter les fonds des partenaires et de promouvoir un développement local harmonisé. M. Nabassoua a insisté sur l’importance de « mettre en place un mécanisme de concertation devant permettre de poursuivre le portage et le pilotage des investissements en cours. »
Cette approche vise à combler le vide laissé par la suppression des régions en tant que collectivités territoriales, qui étaient auparavant responsables de la gestion du Fonds d’Appui au Développement Économique Régional et du Fonds d’Investissement Local.
Le rôle central du PACT 2
Le Programme d’Appui aux Collectivités territoriales Phase 2 (PACT 2) joue un rôle central dans cette nouvelle dynamique. Les intervenants ont salué l’engagement du PACT à soutenir les efforts de l’État pour l’amélioration des services de base aux communautés locales.
- Nabassoua a souligné que le PACT « a pour ambition principale d’appuyer nos collectivités territoriales pour leur permettre d’améliorer les conditions de vie des populations, mais également de promouvoir le développement économique avec à la clé une participation active des citoyens et une bonne gouvernance locale. »
Les attentes envers les administrateurs délégués
Le gouverneur de Dosso a rappelé les responsabilités importantes qui incombent aux administrateurs délégués : « Je fonde l’espoir que vous êtes également conscients des résultats qui sont attendus de vous et que, par conséquent, vous serez en mesure de relever les défis, dont le premier est la délivrance des services publics de qualité aux vaillantes populations sur l’ensemble du territoire. »
Cette exhortation souligne l’importance du rôle des administrateurs délégués dans la mise en œuvre effective des politiques de décentralisation et dans l’amélioration concrète des conditions de vie des citoyens.
Perspectives pour la session de Maradi
Alors que la session de Dosso se conclut, tous les regards se tournent vers Maradi, où une rencontre similaire se tiendra le 14 septembre 2024. On s’attend à ce que les leçons tirées de l’expérience de Dosso informent et enrichissent les discussions à Maradi, permettant ainsi une mise en œuvre cohérente et efficace du PACT 2 dans les deux régions.
Un pas décisif vers une décentralisation effective
La session extraordinaire du CCCT à Dosso marque indéniablement un tournant dans la mise en œuvre du PACT 2 et, plus largement, dans le processus de décentralisation au Niger. Elle témoigne de la détermination des autorités à repenser la gouvernance locale pour la rendre plus efficace et plus proche des besoins des citoyens.
L’accent mis sur l’intercommunalité et la bonne gouvernance, couplé au soutien du PACT 2, laisse entrevoir des perspectives prometteuses pour le développement local dans les régions de Dosso et Maradi. Les défis restent nombreux, mais l’engagement manifesté lors de cette session suggère une réelle volonté de transformer les ambitions en actions concrètes sur le terrain.
Alors que la région de Maradi se prépare à sa propre session, l’expérience de Dosso servira sans doute de modèle et d’inspiration. L’avenir dira si ces nouvelles approches permettront effectivement d’améliorer la qualité des services publics et les conditions de vie des populations locales, objectif ultime de ces réformes ambitieuses.
Abdoussalam Tayabou