Le 28 novembre 2024 a marqué l’ouverture d’un forum à Dosso, axé sur la sécurisation foncière et la gouvernance des ressources naturelles. Prévu pour durer trois jours, cet événement réunit des responsables politiques, des partenaires techniques et financiers, ainsi que des experts en gestion foncière. L’objectif est de renforcer la paix sociale à travers une gestion équitable et durable des terres, un enjeu clé pour le développement économique et social du Niger.
Le Niger, où l’agriculture et l’élevage constituent des activités économiques vitales, fait face à de nombreux défis liés à la gestion des ressources foncières. Les conflits entre agriculteurs, éleveurs et autres usagers des terres sont fréquents et menacent la stabilité sociale. Ce forum se veut une réponse proactive à ces enjeux, en promouvant une politique foncière inclusive et efficace.
Lors de son intervention, le ministre de l’Agriculture et de l’Élevage a rappelé les dispositions juridiques adoptées pour atteindre la souveraineté alimentaire et renforcer la sécurité foncière. « Ce forum permettra non seulement d’internaliser la politique foncière rurale, notamment ses orientations stratégiques, mais aussi de débattre des préoccupations majeures des usagers des ressources naturelles de notre pays », a-t-il déclaré.
Des Interventions Riches et Engagées :
Dès l’ouverture, l’administrateur délégué de la commune a souhaité la bienvenue aux participants, suivi par le président de la plateforme C’est Égal et les représentants des partenaires techniques et financiers. Parmi eux, la GIZ, représentée par son coordonnateur, a renouvelé son engagement à accompagner le Niger dans la mise en œuvre de sa politique foncière.
« Ce forum aborde des thématiques d’une importance capitale pour la paix et la quiétude sociale. Nous restons aux côtés du Niger pour garantir la réussite de ce processus », a déclaré le coordonnateur de la GIZ.
Pour le gouverneur de la région de Dosso, le général de brigade Iro Oumarou, cette initiative est une réponse opportune aux conflits récurrents liés à l’utilisation des ressources foncières. Il a salué la volonté de réunir tous les acteurs concernés pour dialoguer et trouver des solutions durables.
Un Programme Riche et Inclusif :
Le forum, qui se déroule sur trois jours, comprend des présentations sur divers modèles de gestion foncière et des outils de mise en œuvre adaptés au contexte local. Ces contributions, animées par des spécialistes du foncier rural, visent à renforcer les capacités des acteurs locaux et à partager des expériences internationales réussies.
Les échanges couvrent des thématiques variées, allant de la clarification des droits fonciers à la prévention des conflits, en passant par la protection des terres vulnérables. Le forum met également l’accent sur l’importance d’une gouvernance participative, impliquant les communautés locales, les autorités administratives, et les partenaires au développement.
Vers une Politique Foncière Inclusive et Durable :
Une des priorités dégagées au cours des discussions est l’intégration des perspectives des groupes marginalisés, notamment les femmes et les jeunes, dans la gestion foncière. Les intervenants ont insisté sur la nécessité de sensibiliser les populations aux cadres juridiques existants, tout en renforçant les institutions locales pour une meilleure application des lois.
Le ministre de l’Agriculture a souligné que « la sécurisation foncière est une condition sine qua non pour atteindre la paix sociale et garantir un développement économique durable ». Des engagements concrets ont été pris pour moderniser les pratiques foncières, notamment par l’utilisation de technologies telles que les systèmes d’information géographique.
Perspectives et Actions à Venir :
Ce forum marque une étape décisive dans la quête d’une gestion apaisée des ressources foncières au Niger. Les participants ont exprimé leur détermination à mettre en œuvre les recommandations issues des débats. Les partenaires techniques et financiers, notamment la GIZ, ont promis un soutien continu, tant sur le plan technique que financier, pour accompagner ces efforts.
Le forum de Dosso, qui se termine le 30 novembre 2024, représente une avancée significative pour le Niger dans sa lutte contre les conflits fonciers. En favorisant une gestion participative et durable des ressources naturelles, il offre une opportunité unique de consolider la paix sociale et de poser les bases d’un développement inclusif.
Les engagements pris par les parties prenantes doivent désormais se traduire par des actions concrètes pour relever les défis du foncier. Si ces efforts sont maintenus, le Niger pourrait devenir un modèle en matière de gouvernance foncière en Afrique de l’Ouest.
Abdoussalam Tayabou