Formation des journalistes sportifs : des règles modernisées pour une lutte traditionnelle apaisée

Dosso, Vendredi 20 décembre 2024 – En prélude à l’ouverture de la 45ᵉ édition de la lutte traditionnelle, le ministère de la Jeunesse et des Sports a organisé ce matin une session de formation à l’intention des journalistes sportifs. Cette initiative, placée sous le signe de la pédagogie et de la sensibilisation, vise à garantir une bonne compréhension des nouvelles règles du sport par le public, et à prévenir tout conflit lié à une méconnaissance du règlement.

 

Avec une discipline aussi enracinée dans les traditions que la lutte, où passion et rivalités s’entremêlent, le rôle du journaliste est déterminant. Cette formation a donc été conçue pour permettre aux professionnels des médias de s’imprégner des réformes, afin de mieux accompagner les spectateurs et les acteurs du milieu dans cette nouvelle ère de la lutte traditionnelle.

 

Une ouverture sous le signe de la responsabilité journalistique

C’est M. Damana Abdoulaye, président de l’Union des journalistes sportifs, qui a ouvert la rencontre en prononçant un discours centré sur les objectifs de la session. Selon lui, « le journaliste est bien plus qu’un simple relais d’information : il est un éducateur et un garant de la cohésion sociale. Une mauvaise interprétation ou une mauvaise communication des nouvelles règles pourrait provoquer des tensions inutiles ».

 

Il a également évoqué la nécessité de renforcer le rôle des journalistes dans la vulgarisation des informations complexes, en particulier celles relatives au nouveau code de la lutte traditionnelle. Ces règles, qui viennent moderniser une pratique ancestrale, nécessitent une diffusion claire et accessible à tous, notamment dans un contexte où les passions peuvent rapidement s’enflammer.

 

Des réformes pour une discipline plus équitable

Lors de son intervention, Adamou Soumana, directeur technique national de la Fédération Nationale de Lutte (FENILUTTE), a présenté les principales réformes introduites dans le nouveau règlement. Ces ajustements, inscrits dans un code désormais composé de 42 articles, visent à corriger des dysfonctionnements récurrents observés lors des éditions précédentes.

 

Parmi les changements notables :

 

Temps réduit pour les rituels : Afin d’éviter des lenteurs inutiles, le temps consacré aux rituels avant les combats est limité à 2 minutes (article 5). Toute équipe dépassant ce délai s’exposera à des sanctions.

Réduction de la période de transfert : Les lutteurs souhaitant changer d’équipe devront désormais patienter 3 mois au lieu de 6 (article 10).

Augmentation des frais de réclamation : Pour décourager les réclamations abusives, la caution nécessaire pour déposer une réclamation officielle passe de 50 000 FCFA à 100 000 FCFA (article 18).

En complément, une règle antidopage a été officiellement adoptée pour garantir l’intégrité et l’équité des compétitions. Tout lutteur reconnu coupable d’infraction sera sanctionné de manière définitive, avec interdiction de participer aux futures éditions.

Ces réformes, bien qu’ambitieuses, visent à préserver l’esprit traditionnel de la lutte tout en instaurant une meilleure discipline et une gestion plus rigoureuse des compétitions.

Un rôle pédagogique pour les journalistes

La formation n’a pas seulement présenté les règles : elle a insisté sur la mission pédagogique des journalistes dans la transmission de ces changements. « La lutte traditionnelle est un patrimoine vivant de notre culture. Mais pour qu’elle reste crédible et respectée, il est impératif que ses règles soient comprises par tous », a rappelé Adamou Soumana.

Les journalistes présents ont été sensibilisés à leur rôle de médiateurs. Leur responsabilité ne se limite pas à rapporter des faits : ils doivent également contextualiser et expliquer les réformes, pour éviter les malentendus ou les frustrations qui pourraient survenir auprès des spectateurs ou des équipes.

Un coup d’envoi prometteur pour la 45 édition

À l’issue des présentations, M. Damana Abdoulaye a prononcé le discours officiel de lancement, marquant ainsi le début d’une campagne de sensibilisation autour des nouvelles règles. Cette campagne sera soutenue par les journalistes formés, dont la mission est désormais d’accompagner le public et les acteurs du milieu dans cette transition.

Avec ce nouveau règlement, le ministère de la Jeunesse et des Sports espère instaurer des compétitions plus équitables et apaisées, tout en renforçant la valeur culturelle de la lutte traditionnelle. Une discipline qui, bien qu’ancestrale, doit évoluer pour continuer de rassembler et inspirer.

La 45ᵉ édition de la lutte traditionnelle s’annonce sous de nouveaux auspices : modernité, respect des traditions et professionnalisme accru des différents intervenants. Les journalistes, en tant que pont entre la tradition et le public, auront donc un rôle clé à jouer pour garantir le succès de cette édition historique.