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Bilan de 18 mois de mise en œuvre de la lettre de mission du ministre de l’Agriculture et de l’Élevage : le Niger en route vers la souveraineté alimentaire

Niamey, Niger – Le Colonel Mahaman Elhadj Ousmane, ministre de l’Agriculture et de l’Élevage, a présenté, lors d’une série d’entretiens diffusés sur Télé Sahel, le bilan des 18 premiers mois de mise en œuvre de sa lettre de mission. Cette initiative de transparence, en phase avec la politique du président du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP), le Général de Brigade Abdourahamane Tiani, a permis de rendre compte des avancées significatives réalisées dans le secteur agricole et de l’élevage, et des défis qui restent à relever pour atteindre la souveraineté alimentaire du Niger.

Un contexte de crise, catalyseur de réformes audacieuses

Le Niger a traversé une période tumultueuse suite au coup d’État du 26 juillet 2023. La fermeture du corridor du Bénin, les sanctions économiques et le blocus commercial ont mis en exergue la vulnérabilité du pays face à sa dépendance alimentaire. Cette crise a agi comme un catalyseur, accélérant la nécessité de réformes profondes et structurelles dans le secteur agricole.

Le gouvernement a répondu avec une stratégie ambitieuse, articulée autour de trois axes : le développement de la production végétale, le renforcement de la production animale et la modernisation des infrastructures agropastorales. Des initiatives concrètes ont été entreprises, allant de la mise en valeur de nouvelles terres agricoles à la mobilisation des ressources en eau, en passant par la diversification des cultures.

Le programme de grande irrigation, fer de lance de la politique agricole

Le programme de grande irrigation se positionne comme la pierre angulaire de la politique agricole du gouvernement. Avant juillet 2023, seulement 18 500 hectares étaient dédiés à l’agriculture irriguée, dont près de 10 000 hectares sous-exploités. L’objectif ambitieux est de porter cette superficie à près de 40 000 hectares d’ici 2027. Cette expansion significative devrait permettre de produire 50 % des besoins nationaux en riz et de renforcer les cultures de maïs et de blé, contribuant ainsi à réduire la dépendance du pays aux importations.

La solidarité régionale, un atout majeur face à l’adversité

Face à la crise, le Niger a pu compter sur la solidarité de pays voisins tels que le Togo et le Burkina Faso. L’ouverture de nouveaux corridors commerciaux a permis d’acheminer des intrants agricoles essentiels et d’assurer l’approvisionnement en céréales, stabilisant ainsi le marché national et répondant aux besoins urgents de la population.

La transformation locale, une priorité pour une souveraineté alimentaire durable

Le ministre Mahaman Elhadj Ousmane a souligné l’importance cruciale de renforcer la transformation locale des produits agricoles. Des initiatives sont en cours pour mettre en place des unités de transformation du lait, des céréales et des produits maraîchers. Cette approche permettra de créer de la valeur ajoutée localement, de réduire les pertes post-récoltes et de garantir une véritable souveraineté alimentaire.

L’élevage, un secteur stratégique en plein essor

Le gouvernement a engagé des réformes pour améliorer la production fourragère, réhabiliter les infrastructures pastorales et assurer une meilleure résilience face aux sécheresses. Des projets d’abattoirs modernes et de filières de transformation de la viande et du lait sont en cours de développement, avec l’objectif de structurer davantage ce secteur vital pour l’économie nigérienne.

Des réformes pour une gestion optimale des ressources agricoles

Afin de réduire la dépendance aux importations d’engrais, le ministre a annoncé la mise en place d’une unité de production locale, en partenariat avec le Maroc. Le Niger, riche en phosphate, dispose d’un potentiel considérable dans ce domaine, ce qui pourrait révolutionner la gestion des ressources agricoles du pays.

Une agriculture durable et respectueuse de l’environnement

La politique agricole du gouvernement intègre une dimension environnementale forte. Des programmes de reboisement et de protection des terres agricoles sont mis en œuvre pour lutter contre la désertification et garantir une exploitation durable des ressources naturelles.

La coopération régionale, un levier essentiel pour la sécurité alimentaire

Le Niger, en collaboration avec le Mali et le Burkina Faso au sein de l’Alliance des États du Sahel (AES), s’engage dans une démarche d’harmonisation des politiques agricoles et pastorales. L’objectif est de développer une vision commune et de renforcer les échanges intrarégionaux pour garantir la sécurité alimentaire dans cet espace.

Conclusion : le Niger sur la voie d’une souveraineté alimentaire durable

Au terme de ces 18 mois de mise en œuvre de sa lettre de mission, le ministre Mahaman Elhadj Ousmane a mis en avant les progrès significatifs accomplis dans le secteur agricole. Le Niger se positionne comme un acteur majeur dans la région du Sahel, en œuvrant pour une souveraineté alimentaire durable, tout en renforçant la résilience de son économie face aux défis mondiaux.