Les travaux de la troisième édition de la semaine des jeunes avocats du Niger s’ouvrent ce jeudi 23 Mai 2024 au centre des conférences Mahatma Gandhi de Niamey.
La cérémonie d’ouverture officielle des travaux a été présidée par le Ministre de la justice et des droits de l’homme, garde des sceaux, Monsieur Alio Daouda, en présence des hauts magistrats, des anciens bâtonniers, ainsi que plusieurs cadres de la justice.
Dans son discours, le président de l’Association des jeunes Avocats du Niger, Maitre Boubacar Ali a indiqué que cette troisième édition est une occasion pour les jeunes Avocats de réfléchir sur un thème d’actualité, de se former et de se prêter à des joutes oratoires à travers un concours de plaidoirie, mais aussi il s’agit d’une tribune pour dénoncer les atteintes graves à l’exercice de leur profession et aux libertés de plus en plus quotidiennes.
Selon Maitre Boubacar Ali, les droits de la défense, la liberté d’expression, leurs libertés tout court sont malmenées depuis quelques temps.
Car les conditions dans lesquelles opère la Coldeef nous interpelle, rencherit-il en citant l’exemple d’un de leurs confrères qui a été mis en garde à vue la veille sans que la moindre charge lui soit notifiée et sans que le procureur général ne soit au courant à fortiori donner l’ordre de la poursuite après consultation du bâtonnier.
Tout en saluant la présence du Ministre de la justice qui rehausse l’image de cette troisième édition, le Président de l’Association des jeunes Avocats du Niger a noté que le barreau est dans son rôle lorsqu’il alerte sur l’impérieuse nécessité du respect des droits humains même pendant cette période d’exception.
« Cela a été promis au peuple Nigérien au lendemain des évènements du 26 juillet 2023 par l’ordonnance n°2023-02 du 28 juillet 2023 , qui constitue aujourd’hui notre loi fondamentale en ses termes » Le conseil National pour la sauvegarde de la patrie réaffirme son attachement aux principes de l’Etat de droit et de la démocratie pluraliste en assurant à tous , l’égalité devant la loi et en garantissant en outre les droits et libertés de la personne humaine et du citoyen tel que définis par la déclaration universelle des droits de l’homme de 1948 et la charte africaine des droits de l’homme et des peuples de 1981. «
Quant au thème, « le respect des droits humains en période d’exception : rôle de l’avocat », il a été choisi parce que les périodes d’exception mettent à l’épreuve, les fondements même de l’Etat de droit, a-t-il declaré avant de noter que pendant ces moments il est tentant pour les tenants du pouvoir de prendre des mesures extraordinaires pour garantir la sécurité publique et l’ordre.
Cependant, lorsque nous alertons ou que nous dénonçons, nous entendons contribuer au raffermissement de l’Etat de droit qui se repose sur des principes de justice, de d’équité et de transparence, où chaque individu est soumis à la loi et ou les droits et libertés sont protégées, a-t-il martèlé.
L’avocat est l’un des piliers de cet édifice de par sa fonction, alors que personne ne s’en offusque nous sommes dans notre rôle, s’exclame le président de l’AJAN avant de poursuivre :
« Et nous ne lâcherons rien, Nous continuerons à dénoncer et à nous battre pour que le droit de la défense soit respecté notamment par la Coldeef qui continue à perpétuer la violation de ce droit que la loi confère expressément aux personnes comparaissant devant elle. »
Prononçant son discours de lancement des travaux de la troisième édition de la Semaine des jeunes Avocats du Niger, le Ministre de la Justice a indiqué :
» qu’autant que l’avocat a un souci pour le respect de la justice, le Gouvernement, à travers le ministère de la justice, en a aussi un pour le respect des droits de l’homme. »
Notons qu’au paravent, le bâtonnier Maitre Sounna a souligné que du regard à l’ordonnance 2023-02-28-2024, portant l’organisation des pouvoirs publics pendant la période de transition, Ils ont réaffirmé leur attachement au principe de l’état de droit et s’engagent à garantir les droits et libertés de la personne humaine tels que définis par la loi.
Les travaux de la troisième édition de la semaine des jeunes Avocats du Niger se poursuivront jusqu’au Samedi 25 Mai 2024 où ils produiront des conclusions pertinentes et des recommandations par rapport au rôle de l’avocat en période d’exception.
Abdoul Aziz IDE