La citoyenneté est le cordon qui lie une personne à son État. Cela lui offre des droits et des devoirs (civiques et politiques). Ainsi, tout citoyen contribue à donner sens à sa société de naissance, d’ adoption ou d’accueil. Cette implication individuelle et collective se rallonge pour signifier d’autres concepts, surtout lors qu’elle est couplée à des notions qui l’ accréditent de nouvelles significations. L’écocitoyenneté en est un autre cas. En effet, cette expression est le résultat d’un néologisme forgé à partir du préfixe Eco, qui dérive du mot écologie et du mot citoyenneté. Cette dérivation naquit pendant les années 1970. Mais les premières tentatives qui débouchent à ce terme étaient en langue anglaise: green citizenship, sustainable citizenship.
Au départ, elle incarne simplement la conscience écologique des citoyens de chaque entité géographique ou du monde plus globalement. Elle fait référence aux droits et devoirs écologiques au sein d’un groupe ou d’une structure donné (e). De nos jours, elle se veut plus participative, engagée et créative. Elle se taille un rang au sein des mouvements sociaux, au delà de toutes ses attributions. Elle intègre de ce fait, les débats publics et politiques. Par ailleurs, L’écocitoyenneté laisse évoluer plusieurs concepts connexes, depuis sa naissance. Ils se manifestent comme ecoresponsabilité, citoyenneté environnementale, citoyenneté écologique, ecocivisme, écogestes, écoexemplarité… Ces notions prennent des dimensions politiques, sociales, culturelles, identitaires, scientifiques… en fonction des enjeux et des contextes. L’ écocitoyenneté constitue une page active et innovante de l’environnement, grâce à l’inclusion des gouvernants, et des administrés à travers des actions coordonnées et encadrées. Ce qui lui a valu un certain consensus scientifique à travers ses gestes ecocitoyens qui ne cessent de connaître des référents hétérogènes. L’écocitoyen par addition, doit faire exercer la citoyenneté au profit de l’environnement et de la nature. Le citoyen a la responsabilité envers la planète sous laquelle il vit, travaille et s’épanouit, en accomplissant ses devoirs indispensables, garants des ressources vitales de la terre. L’écocitoyenneté par conséquent, est toute attitude par laquelle, l’on s’approprie personnellement la gestion durable de l’environnement. Elle peut être un comportement individuel ou collectif consistant à observer les principes et les règles destinées à préserver l’environnement. Ainsi, être écocitoyen, c’est se sentir concerné par le respect et la préservation de la nature. Ce qui requiert une action dans sa vie quotidienne. L’écocitoyen trie ses déchets, économise son énergie, protège la nature et consomme de manière responsable. Il s’éduque, s’informe sur les bonnes pratiques à accomplir… fait évoluer les mentalités. L’écocitoyenneté est un fait intentionnel. Tout geste, ou toute action ou tout comportement, onéreux ou non, au quotidien, visant à préserver et à améliorer le cadre de vie, la vie humaine, les écosystèmes et la terre est utile.
Dans le contexte nigérien, ce concept est peu familier. Seuls quelques uns de nos enquêtés en savent quelque chose. Au-delà des personnes ressources, il n’y a que trois personnes qui en donnent quelques éléments d’éclairage. Le premier, reconnaît avoir ignoré le terme et la pratique, mais par son bagage culturel immense, il le décortique sémiologiquement pour aboutir exactement à la notion originelle. Il finit par conclure qu’elle » relève de la responsabilité humaine « . Le deuxième, le décrit comme « un comportement sans défaut… » Le dernier, quant à lui, avoue que » ça permet de bien gérer la ville, la planète, les saisons d’abondance au Niger. Les céréales ne seront plus gaspillées, les fruits et légumes ne vont plus se ternir, même en cas de surproduction si l’on applique L’écocitoyenneté à notre mode de vie « . L’écocitoyenneté se veut une éducation environnementale, une valorisation écologique et souvent esthétique. Selon la logique écocitoyenne, œuvrer par l’exemple est la meilleure façon d’agir. Il s’agit d’appliquer tous les savoirs écologiques. Sous un angle plus large, elle suppose des sensibilisations approfondies; il consiste à donner l’ alerte sur les nuisances sonores et imagées; les dangers de la pollution; entretenir et former sur le recyclage et le gaspillage. Un de nos interviewés, nous déclare qu’un » bien recyclé revient à réduire sa fabrication ou celle d’un autre produit ». S’adapter aux changements climatiques, rechercher la sobriété et améliorer l’efficacité énergétique; promouvoir des modes de production et de consommation responsables pour un environnement favorable à la santé facilitent selon les promoteurs de cette approche un engagement solidaire et participatif. Les ecocitoyens font la promotion de l’économie circulaire, car ils savent que l’État est incapable à lui seul de relever tous les défis. Certains ne sont même pas sa priorité.
Ailleurs, ils objectent un urbanisme qui se façonne autrement. Ils proposent un urbanisme écologique et végétalisé; accueillir la nature dans sa maison. C’est à dire une nouvelle plateforme contributive qui inclut les citoyens, les associations, les élus… Ils exercent par le moyen de pétitions, et d’actions positives improvisées pour se faire entendre, en vue d’une prise de conscience collective. Toutes les attitudes responsables qu’ils commettent, contribuent à préserver la nature.
Le manuels didactiques l’évoquent sensiblement; L’écocitoyenneté pénètre graduellement l’esprit des enfants. Elle se propage au sein des entreprises. Les personnes morales…
Idrissa Abdoul Baki