La population nigérienne est depuis une certaine année sujette au risque de deux maladies non transmissibles que sont le diabète et l’hypertension artérielle , avec un taux de prévalence alarmant. Un tour dans les centres de santé de prise en charge de ces maladies et vous revenez totalement différents. Selon une enquête de l’OMS au Niger en 2021, la prévalence du diabète est de 2,3%. Au Niger malheureusement c’est pendant le mois de Ramadan ( mois de jeûne de 30 jours) que beaucoup consomment du sucre d’une manière exagérée où le risque est très élevé. Plusieurs familles et personnes modestes utilisent les jus en poudre dans des petits sachets, très concentrés en sucre, communément appelés » tritop ». Cette situation couplée au refus de se faire diagnostiquer même gratuitement, constituent hélas le plus grand risque de contracter la maladie à notre sens. Pour comprendre les contours des bonnes pratiques afin d’éviter ces maladies terribles nous nous sommes adressés aux spécialistes.
Le dépistage précoce est d’une importance clé dans la prévention
On dit toujours » vaut mieux prévenir que guérir » , cette citation est d’autant plus importante quand il s’agit du diabète et de l’hypertension artérielle, vu leurs conséquences sur la santé de la personne humaine.
Pour Mr ADAMOU Rabiou, Directeur de la Formation et de la Recherche de l’Ecole Supérieure des Sciences de la Communication et des Médias (ESSCOM ), le diagnostic est important au-delà du diabète, de l’hypertension pour toutes les autres maladies, même si dans notre pays les gens ont peur de découvrir qu’ils sont malades. <<Le diagnostic permet d’éviter beaucoup de mauvaises surprises, de complications. Personnellement, un jour j’ai décidé de faire la glycémie et le résultat du test était de 1, 57g/ l. Delà le médecin m’a dit que je suis très proche du diabète, d’arrêter le sucre, de diminuer d’exagérer et de limiter certains aliments>>.
Ce responsable de la formation dans la plus grande école de métiers de la communication et des médias au Niger dit être très surpris de la façon dont on peut être malade sans le savoir, que seul le diagnostic de temps à autre est vraiment efficace pour se positionner et éviter ces maladies. J’en appelle à mes compatriotes de ne pas avoir peur du diagnostic, il faut toujours le faire pour éviter les surprises dégoûtantes, conseille Mr ADAMOU Rabiou qui ajoute que tout récemment un ami à lui était diabétique avancé alors qu’il ne le savait pas.
La pratique du sport couplée à une alimentation saine peuvent prévenir la maladie
Selon Dr Mahamane Sani Mahamane Aminou, Chef du service Endocrinologie, Diabétologie et Nutrition de l’Hôpital Général de Référence (HGR) de Niamey , dans le cadre de la prévention du diabète, le sport à l’instar d’une alimentation équilibrée, est fortement recommandé à la population. L’activité physique permet aux pratiquants d’utiliser régulièrement le sucre qu’ils consomment dit-il. Mais, cette activité doit être suivie d’une très bonne alimentation qui regroupe tous les différents types d’aliments et qui ne contient pas beaucoup de sucre ou de graisse. Car explique le spécialiste, l’excès de graisse empêche l’utilisation de l’insuline ( hormone qui permet d’utiliser le glucose), et donc du glucose. Aussi dans le traitement du diabète, cette maladie qui est caractérisée par le manque d’utilisation de glucose dans les cellules, le sport facilite la pénétration du glucose dans les cellules ainsi que son utilisation. De cette même manière, l’activité physique fait baisser la glycémie du pratiquant. Mais ce n’est pas toutes les activités sportives qui sont recommandées aux diabétiques, prévient également le médecin. En effet, toute activité physique très violente, ou qui demande beaucoup d’utilisation de muscles est déconseillée aux diabétiques. C’est pareil pour les sports qui peuvent entraîner une hypoglycémie, comme les plongées sous-marines. Au cours de l’année 2021, plus de 3000 consultations ont été enregistrées au service Endocrinologie, Diabétologie et Nutrition de l’Hôpital Général de Référence de Niamey explique-t-il. Selon le service statistique de l’Hôpital, il y’a eu environ 400 hospitalisations et 90% des malades ont vu leur état de santé s’améliorer grâce à des pratiques sportives prescrites par les médecins.
Notons qu’il existe quatre types de diabète mais que c’est le type 2 qui est dû à l’obésité, au manque de pratique de sport, à la mauvaise alimentation, qui représente plus de 80% des cas après diagnostic ici au Niger et qui peut être évité par la prévention dont nous parlons ici.
L’hypertension artérielle peut être liée au diabète
Malgré le fait qu’une personne peut développer l’hypertension artérielle pour diverses raisons, force est de constater que le diabète conduit aussi droit à l’hypertension. Selon Dr Abidinikoum Pierrette TONTONDJI, le plus souvent à la longue le diabète est lié à l’hypertension artérielle. Selon le rapport de l’enquête nationale sur les facteurs de risque de maladies non transmissibles (STEPS Niger 2021), le ratio de ceux qui ont une élévation de chiffres tensionels est de 27,4%.
Les nigériens ignorent leurs statuts sur l’hypertension artérielle
Beaucoup de nigériens ne connaissent pas leurs statuts sur l’hypertension artérielle et le diabète. Malgre la journée mondiale du diabète célébrée chaque 14 novembre, et les dépistages gratuits les gens hésitent. Lors des dépistages gratuits plusieurs cas se déclarent, dont les concernés ne soupçonnent même pas. C’est pourquoi le médecin lance un appel vibrant à la population de faire le dépistage, seul moyen de prévenir la maladie. C’est bon de faire des activités physiques qui jouent sur les facteurs de risques modifiables qui sont : une alimentation salée, l’obésité,la sédentarité, la consommation de tabac ou d’alcool …. Mais tous les spécialistes que nous avons consulté conseillent le dépistage précoce !
HAMIDOU SALEY Mouhamed